Le terminal d'une parfumerie piraté à distance

En juillet dernier à Reims, des escrocs ont installé un lecteur de carte bancaire trafiqué dans une parfumerie du centre Leclerc de Champfleury afin de collecter à distance les coordonnées de paiement des clients.

L'ingéniosité des escrocs à la carte bleue n'a pas de borne. La démonstration qui en a été faite en juillet dernier dans la Marne a même ceci d'inquiétant que tout le monde peut tomber dans leurs griffes. Pour cette avant-première, une équipe composée de deux jeunes gens et d'une fille se présente à l'institut de beauté « Une Heure pour Soi », située dans la galerie du centre Leclerc de Champfleury. Le trio ne tarde pas à détourner l'attention de la vendeuse.

Le million d'euros

L'un des complices en profite pour débrancher et subtiliser le terminal électronique de paiement (TPE) portatif. L'employée n'y voit que du feu puisque l'appareil n'a pas bougé à son retour. Du moins en apparence. Car en réalité, le voleur l'a remplacé par un terminal truqué. Une carte électronique dissimulée dans le nouveau boîtier permet de transmettre les coordonnées bancaires des clients à venir par la grâce d'un système Bluetooth à ondes courtes.
Les aigrefins n'ont plus qu'à se poster à proximité pour collecter les précieux sésames sur ordinateur ou téléphone portable. C'est un jeu d'enfant de transmettre les références complètes des cartes bleues à d'autres malfrats installés à l'étranger qui n'ont plus qu'à les encoder sur de vraies-fausses cartes de retrait. Le système a bien évidemment l'avantage de ne pas mettre la puce à l'oreille du client et de siphonner son compte en toute tranquillité. Dans le cas de la parfumerie, le boîtier est tombé en panne au bout de quelques jours. C'est alors que les composants des pirates ont été mis à jour. Ce nouveau mode opératoire made in USA a été diffusé au plan national. C'est ainsi que les enquêteurs ont pu faire le lien avec des affaires similaires repérées par la suite dans d'autres villes de province et de la région parisienne.

Composants pirates

Les investigations ont permis d'établir que ce type d'escroquerie est l'œuvre de gangs spécialisés qui font intervenir des spécialistes du piratage, d'habiles petites mains et ceux qui, en haut de la pyramide, s'assurent des retraits. Le journal Le Parisien, qui révèle l'affaire, fait état de trois interpellations. Les petites mains en question, âgées de 16 à 22 ans, venaient de passer à l'action dans le magasin C & A, le centre Quick et le complexe de cinéma du centre commercial de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Le préjudice se monterait à plus d'un million d'euros.
L'enquête se poursuit maintenant pour appréhender les autres membres du réseau et établir la liste de toutes les enseignes victimes de cette fraude massive. C'est alors que l'on saura si le piratage de la parfumerie de Champfleury est à mettre au crédit de cette même équipe ou si elle a servi de matrice à d'autres escrocs. En attendant, les trois suspects ont été écroués.

Source:lunionpresse